Titre | Penser l’(in)égalité. Débats sur l’institutionnalisation de l’éducation (1748-1795) |
Auteur | Thierry BORNAND |
Directeur /trice | Professeure Biancamaria Fontana |
Co-directeur(s) /trice(s) | |
Résumé de la thèse | L’historiographie fait volontiers de l’époque révolutionnaire un moment à la fois de rupture et de fondation. Or, cette appétence pour l’événement a, souvent, la conséquence de produire une fâcheuse alternative. Soit l’événement révolutionnaire est étudié pour lui même, soit la période qui le précède en est totalement détaché. A quelques rares exceptions près, les travaux sur l’éducation et l’instruction publiques n’échappent pas à ce découpage temporel arbitraire, au point de laisser entendre l’innovation des révolutionnaires en matière d’éducation publique. S’il est vrai que les projets et les textes produits pendant la Révolution furent foisonnants, ils ne furent en revanche pas inédits. Depuis la moitié du XVIIIe siècle, en effet, l’éducation apparaît sur le devant de la scène des affaires publiques : les individus doivent-ils être également instruits et éduqués et quelles fins donner à cette éducation ?
Ce projet de thèse vise ainsi à saisir les enjeux liés aux débats sur l’institutionnalisation de l’éducation dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Au-delà des volontés de centralisation et de contrôle par l’Etat, l’intérêt croissant porté par les classes dominantes à l’éducation renferme une certaine interprétation de l’homme et de la société. C’est précisément cette interprétation que nous souhaitons interroger au travers de l’étude des discours philosophiques et politiques (l’un et l’autre étant intimement liés) sur l’éducation. Plus précisément, en même temps que s’affirme la nécessité d’une éducation nationale, se dessine une pensée de l’égalité. Dès lors, il s’agira, à partir de ce prisme, de cerner les ressemblances et les déplacements qui s’opèrent, selon le cadre dans lequel s’exerce la pensée, d’une société d’ordres à la République. L’hypothèse sur laquelle repose ce travail est ainsi double. Non seulement la révolution pédagogique précède la révolution politique, mais celle-là réintroduit une nouvelle forme de hiérarchisation sociale, fondée non plus sur les privilèges héréditaires mais sur l’inégalité des intelligences.
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