Centralisation et nationalisation. Les campagnes électorales des partis politiques suisses entre les années 1990 et 2000.

Ce projet porte sur les transformations récentes des campagnes électorales des partis politiques suisses dans les années 1990 et 20001. Dans ce domaine, les approches se fondant sur les concepts de « modernisation » et d’« américanisation » sont les plus répandues. Ces approches, bien qu’elles aient produit des résultats intéressants, restent fortement connotées et normatives.

Notre démarche théorique alternative vise à étudier ces transformations à travers les concepts de « centralisation » et de « nationalisation ». Cette thèse a pour but de vérifier empiriquement en quoi les campagnes électorales des partis politiques déploient des processus de centralisation et de nationalisation. Nous mettrons l’accent sur le degré de centralisation de l’organisation de la campagne, qui s’appréhende dans la concentration des prises de décisions partisanes pendant la conception et la mise en place des activités de campagne. De même, nous analyserons la nationalisation du discours de campagne des représentants des partis. Celle-­‐ci renvoie, en même temps, à l’homogénéisation du discours au sein de l’organisation partisane sur le plan national et dans les différents contextes régionaux et elle s’exprime par une valorisation de la « nation » comme composante idéologique d’un clivage partisan.

Notre étude, qui se veut comparative, diachronique et relationnelle, porte sur les quatre principaux partis politiques suisses (PDC, PRD, PS, UDC) au sein de trois cantons (Tessin, Vaud et Zurich) et au niveau fédéral entre les années 1990 et 2000. À l’aide de sources différentes, et notamment des archives des partis, nous analyserons à la fois le contexte national et la dimension régionale en prenant en compte leurs spécificités et leur rapport.