Information détaillée concernant le cours
Titre | Ecole d'été: Postcolonialisme et politique |
Dates | 27-31 août 2018 |
Organisateur(s)/trice(s) | Dr. Rahel Kunz, MER, Université de Lausanne Muriel Bruttin, Université de Lausanne |
Intervenant-e-s | Prof. Dr. Nicolas Bancel – Professeur à l'ISSUL, UNIL Dr. Joseph Daher – Assistant diplômé à l'IEPHI, UNIL Dr. Rahel Kunz – MER à l'IEPHI, UNIL Dr. Isabelle Lucas – Chargée de recherche à l'IEPHI, UNIL Dr. Damiano Matasci – MA à l'IEPHI, UNIL Dr. Noémi Michel (à confirmer) – MA, Département de science politique et relations internationales, Université de Genève Dr. Isis Giraldo – MA, Section d'anglais, UNIL Dr. Adhemar Mercado - Aberystwyth University, International Politics Dr. Bérénice K. Schramm – Post-Doc, Université du Québec à Montréal, Centre d'études sur le droit international et la mondialisation (CÉDIM), and Post-Doc, SOAS University of London, Centre for Gender Studies
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Description | Les études postcoloniales, qui émergent à la fin des années 1970, tentent de repenser les liens entre colonisateurs et colonisés, et de dépasser le point de vue impérialiste et eurocentré des colonisateurs. Ces études procèdent à une critique du colonialisme, « une critique de l'influence sociale, culturelle, politique et économique, exercée par des groupes sociaux sur des territoires physiques, sur les corps, sur l'imaginaire et les pratiques sociales » (della Faille 2012, 15). Parmi les auteurs qui ont formés les bases de ce champ d'étude, on peut mentionner Edward Saïd, dont l'ouvrage « Orientalisme » (1978) déconstruit l'« Orient » fantasmé par un « Occident » qui cherche à légitimer son impérialisme, Gayatri Chakravorty Spivak, qui dénonce la violence épistémique de l'Occident (1988), et Homi Bhabha (1994), qui à travers les concepts tels que l'hybridité, le mimétisme, la différence et l'ambivalence, analyse comment les populations colonisées ont résisté au pouvoir du colonisateur. Ce champ d'étude, qui n'est « pas une école, ni un paradigme, ni même une discipline » mais plutôt un « ensemble hétérogène de travaux de recherche, d'écrits théoriques et d'œuvres littéraires et artistiques » (della Faille 2012), s'inspire du courant post-moderne et des écrits anti-coloniaux d'auteurs tel que Fanon (1952, 1961), Albert Memmi (1975), et Césaire (1955). Le sociologue jamaïcain Stuart Hall et l'anthropologue indien Arjun Appadurai, ainsi que le Groupe des études subalternes (Subaltern Studies Group), dont font parti, entre autre, les historiens bengalis Ranajit Guha et Dipesh Charkrabarty, sont aussi associés aux études postcoloniales.
Depuis le début des années 2000, les approches postcoloniales commencent à apparaître dans les études critiques en sciences sociales et humaines en langue française. Le courant postcoloniale, très présent dans le monde anglophone, est moins développé dans le monde francophone (della Faille 2012). Jusqu'à très récemment, ces approches sont peu accessibles car peu traduites en Français. A part Orientalisme (1978) d'Edward Saïd, traduit en 1980, il faudra attendre le milieu des années 2000 pour voir la traduction des œuvres phare de ce champ d'étude. L'essai « Can the Subaltern Speak? » de Spivak (1988) est traduit en 2006, le livre Location of Culture de Homi Bhabha (1994) est traduit en 2007, et le l'ouvrage Politics of the Governed de Partha Chatterjee (2004) ainsi que Provincializing Europe de Dipesh Chakrabarty (2000) sont traduit en 2009. L'utilité du courant postcolonial fait débat en France, et les interrogations qu'il suscite permettent un renouvellement des problématiques dans l'ensemble des sciences sociales (Amselle 2008, Bayart 2010, Bancel et al. 2010, Lacoste 2010, Zecchini et Lorre 2010)
En science politique et en relations internationales, l'approche postcoloniale constitue un angle d'analyse permettant de décrire et d'analyser les effets et enjeux des rapports de pouvoir hérités des relations coloniales, mais aussi d'appréhender les questions de diversité. Actuellement, un nombre croissant de travaux formulent un questionnement en ces termes et mobilisent cette littérature, par exemple dans les analyses des politiques de l'Union Européenne (Bohdana and Kramsch 2017 ; Kunz and Maisenbacher 2015) ; des interventions inter-étatiques (Grovogui 2014 ; Sabaratnam 2017 ; Rutazibwa 2010 ; Mahdavi 2015) ; dans l'histoire de la mondialisation (Appadurai 1996 ; Chakrabarty 2009 ; Grovogui 2016 ; Anievas et Nisancioglu 2015) ; ou encore en féminisme postcolonial (Chaudhuri and Trobel 1992 ; Spivak 1993 ; Mohanty 1988 ; Grewal and Kaplan 1994 ; Shiva 1997 ; Mendoza 2015). En Suisse, plusieurs travaux ont intégré ces questionnements (Michel 2008, 2013, 2015 ; Lüthi, Falk et Purtschert 2016 ; Purtschert et Fischer-Tiné 2015 ; Purtschert 2016 ; Bancel et al. 2004 ; Kunz and Maisenbacher 2013, 2015), dont quelques thèses (Lucas 2016, Michel 2014). De plus, la création du centre de recherche PostCit - Penser la différence raciale et postcoloniale à l'Université de Genève, ainsi que l'ouvrage collectif Colonial Switzerland (2015), attestent de l'intérêt croissant pour cette thématique.
En raison de l'intérêt croissant pour les études postcoloniales, la présente école d'été, intitulée « Postcolonialism et politique », entend offrir aux participant.e.s une familiarisation avec les perspectives postcoloniales et avec les débats qui l'entourent (épistémologiques, théoriques et méthodologiques) et leur donner les moyens d'eux-mêmes intégrer une telle perspective dans leurs recherches et de discuter les défis d'un telle démarche, mais aussi de développer une réflexion critique sur l'usage et les enjeux de cette littérature. |
Programme | Programme sur:
wp.unil.ch/summerschools/courses/postcolonialisme/
wp.unil.ch/summerschools/files/2018/08/Postcolonial-programme-16-mai-2018-1.pdf |
Lieu |
Maison la Besonne, Lignerolle |
Information | Programme sur:
wp.unil.ch/summerschools/courses/postcolonialisme/
wp.unil.ch/summerschools/files/2018/08/Postcolonial-programme-16-mai-2018-1.pdf |
Places | 15 |
Délai d'inscription | 27.08.2018 |